Trempée jusqu’aux épaules, Christelle Nguizi, garde forestière, se faufile dans un autre marais rempli de roseaux. Après dix jours de patrouille dans le sud de la réserve communautaire de Lac Télé, elle est à la tête d’une équipe de cinq hommes dans la forêt inondée et à travers de vastes terres humides en bateau, en canot et, quand ces derniers ne peuvent pas passer, à pied. Leur mission est d’enquêter sur les principaux points chauds du braconnage des éléphants dans le sud de la réserve, où les braconniers viennent approvisionner les trafiquants qui transportent des trophées et de la viande bien au-delà de Kinshasa.
Originaire du village de Mabongo-Nkoto dans le nord inondé de la réserve communautaire de Lac Télé, Christelle a rejoint l’équipe de Reserve Ranger en 2014 dans le but de recruter des gens du coin qui connaissent les forêts de la réserve et ses habitants. Pendant sa formation par des experts anti-braconnage, elle a été l’une des gardiennes les mieux notées de deux des zones protégées du Congo. Elle a rapidement excellé dans son rôle et est devenue la première femme au Congo à être promue chef d’unité sur base d’excellents résultats de son travail. En 2017, par exemple, son unité a patrouillé plus de 1550 km et a mené une importante opération pour arrêter un trafiquant notoire pris en flagrant délit avec deux peaux géantes de pangolin .
Visant à soutenir les rangers comme Christelle est l’un des rôles clés que CARPE fournit comme un soutien technique au gouvernement congolais en matière de LTCR. A travers la formation, les équipements et le conseil, Christelle ainsi que d’autres professionnels d’appui à l’application de la loi, nous pouvons contribuer à faire en sorte que les lois sur la faune au Congo soient correctement appliquées dans les zones sauvages restantes du pays.
Avoir une femme comme Christelle au premier plan aide à que ces lois puissent être appliquées par une équipe diversifiée qui reflète la composition de la population LTCR et qui peut également appliquer les lois avec sensibilité, en utilisant une connaissance locale approfondie et familière avec ses locaux.
Cet article est originalement paru sur WCS-Congo en anglais et traduite en français par Afy Malungu pour InfoCongo
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