Une situation gagnant-gagnant pour la science, les populations locales et l’environnement.
République Démocratique du Congo – Situé dans la plus grande forêt d’Afriquese trouve ce qui était autrefois le plus grand centre de recherche sur l’agriculture tropicale au monde.
Sur les rives du fleuve Congo, la station de recherche de Yangambi était à son apogée un centre scientifique de premier plan, réputé pour son travail inestimable dans le bassin du Congo tout au long du milieu du siècle.
Malheureusement, cela n’a pas duré. La guerre, l’instabilité politique et les contraintes budgétaires ont entravé la survie du centre après l’indépendance de la RDC de la Belgique, en 1960. Au cours des décennies suivantes, le nombre de personnel qualifié a diminué, la forêt a recouvert les bâtiments et les travaux scientifiques se sont arrêtés.
Mais à l’intérieur de ces murs en ruines se trouve un trésor botanique. L’herbier de Yangambi abrite la plus grande collection de plantes séchées d’Afrique centrale. En fait, 15% de ses 150 000 spécimens sont si rares qu’ils ne peuvent être trouvés qu’ici.
Les efforts de l’Institut national des études et recherches agronomiques (INERA) n’ont pas suffi à maintenir le centre en activité. Lorsque le Jardin botanique Meise (Belgique) a commencé à travailler à Yangambi il y a plus de dix ans, il était confronté à des vitres brisées, à l’absence d’électricité, à un équipement obsolète et à un accès routier désastreux.
« Quand nous avons commencé notre collaboration avec l’INERA à Yangambi, nous avons été surpris de voir que, malgré le manque d’assistance extérieure et le mauvais état des infrastructures, la collection était très bien conservée », explique Francesca Lanata, coordinatrice du programme de coopération du Jardin botanique Meise en RDC. « Certains employés ont consacré toute leur vie à protéger ces connaissances. Le moins que nous puissions faire était de nous engager à les soutenir et à améliorer leurs conditions de travail », ajoute-t-elle.
Les premières étapes de la coopération ont été l’installation de panneaux solaires, qui ont amené l’électricité à l’herbier. Ensuite, des équipements informatiques ont permis au personnel de numériser les collections, d’augmenter la longévité des spécimens et de les mettre à la disposition d’un public mondial pour des travaux de recherche.
C’est en 2017 qu’une nouvelle opportunité « a changé la donne ». L’INERA et le Jardin botanique Meise ont commencé à bénéficier de FORETS, un projet coordonné par le Centre de recherche forestière internationale (CIFOR) et financé par l’Union européenne. FORETS vise à transformer Yangambi en un paysage durable, où les forêts et recherche s’intègrent pour améliorer les conditions de vie des populations locales. Cela a conduit à un engagement à investir dans l’infrastructure de l’herbier, son personnel et à faciliter la recherche sur le site.
En 2017, l’herbier a bénéficié d’une rénovation – comprenant un nouveau toit, des fenêtres et des portes et un réservoir d’eau – son personnel sera bientôt formé aux techniques de conservation modernes et aux nouvelles technologies.
« Le plus important est qu’il puisse accueillir les scientifiques qui souhaitent accéder à ces connaissances pour approfondir leurs recherches sur les forêts d’Afrique centrale , explique F. Lanata. « Ces échantillons bien documentés peuvent nous aider à comprendre les tendances de la distribution de la flore dans l’espace et dans le temps ».
Lors d’une cérémonie officielle présidée par l’Ambassadeur de l’Union européenne en RDC, Bart Ouvry, le bâtiment a été inauguré en novembre 2018. Après avoir coupé le ruban, S.E.M. Ouvry a déclaré : « La numérisation et le renouvellement des espaces d’accueil permettront à l’INERA de reprendre son rang comme institut de recherche de référence en Afrique équatoriale ».
« Notre travail ne consiste pas seulement à préserver ce trésor botanique, mais également à le rapprocher du reste du monde », conclut F. Lanata.
Auteur : Ahtziri Gonzalez
Cette recherche fait partie du Programme de recherche du CGIAR sur les forêts, les arbres et l’agroforesterie, qui est soutenu par les Donateurs Fonds CGIAR.
Cette recherche a été possible grâce à l’aide financière du fond l’Union européenne.
Click here to read the original article.
Related posts
-
Parc national de la Salonga, un sanctuaire de biodiversité
-
Le Gabon s’engage à préserver sa forêt et va réduire ses émissions de CO2 de 50%
-
BLOG : Les forêts peuvent-elles contribuer à la reconstruction d’une République centrafricaine déchirée par la guerre?