Les investissements à grande échelle dans l’exploitation de l’huile de palme dans le Bassin du Congo a pris une nouvelle dimension ces dernières années. Pour beaucoup, la région est devenue le nouveau champ de développement de l’huile de palme dans le monde.
Dans l’ensemble, environ 1,1 millions d’hectares de transactions foncières ont été signées dans la région depuis le début de la dernière décennie. Les chiffres émanant du groupe d’action internationale, Greenpeace, indiquent qu’environs 27 projets de production d’huile de palme en Afrique Centrale et de l’Ouest ont été lancés. La plupart d’entre eux appartiennent à des entreprises venant de la Malaisie, de France, de la Belgique, de l’Italie, de la Chine, du Singapour, des Etats-Unis, du Canada et de l’Espagne.
Avec une demande mondiale en pleine croissance, le Bassin du Congo est devenue une source d’acquisition bon marché et abordable de terres pour la production d’huile de palme à l’échelle industrielle. Mais est-ce que la région est prête aussi bien du point de vue de capacité institutionnelle que de cadre juridique?
« Non », répond Irène Wabiwa, Chargée de Campagne Sénior des Forêts à Greenpeace Africa. Pour elle, » Les pays ne sont pas prêts pour se lancer dans une production d’huile de palme à l’échelle industrielle. Il leur reste encore un long chemin à parcourir ».
« Plusieurs conditions préalables doivent encore être mises en place par les gouvernements pour s’assurer que toutes les parties prenantes impliquées dans l’industrie agro-alimentaire d’une telle importance soient gagnants. »
L’absence des plans d’aménagement du territoire appropriés dans plusieurs pays de la région explique les craintes des experts. « Les gouvernements doivent disposer d’un plan d’aménagement du territoire approprié et transparent « , a déclaré le Chargé de Campagne de Greenpeace basé à Kinshasa.
Contacté au téléphone à partir de New York, Puvan Jegeraj Selvanathan, ancien membre du comité exécutif de la Table Ronde sur le Palmier à Huile Durable (RSPO), une alliance internationale des parties prenantes impliquées dans l’exploitation de l’huile de palme qui promeut des pratiques durables, et ancien cadre de Sime Darby, a confié à InfoCongo que dans la plupart cas, les gouvernements ne disposent pas d’informations nécessaires pour céder les concessions.
« Les gouvernements ne possèdent simplement pas l’expérience nécessaire pour réfléchir à des scénarios à long terme en matière de gestion foncière. Ce manque de connaissance est particulièrement vrai dans le secteur public », indique-t-il.
Certains gouvernements de la région d’Afrique Centrale ont reconnu cette difficulté et ont commencé à prendre des mesures pour s’attaquer au problème. Un projet de plan national d’utilisation des terres a été adopté par les parties prenantes et est actuellement en attente de validation finale au Cameroun grâce à des partenaires tel que le bureau régional d’Afrique Centrale du Fonds Mondial pour la Nature (WorldWide Fund for Nature – WWF).
Ces six dernières années, les acteurs de développement ont débattu avec acharnement de la capacité du Bassin du Congo à prétendre à une production d’huile de palme à grande échelle. Alors que les gouvernements soutiennent que la production de l’huile de palme aura comme conséquences la création d’emplois, la construction des routes, des écoles et des hôpitaux ; les défenseurs de l’environnement, quant à eux, pensent que cela peut mener à la déforestation, peut déplacer les communautés locales, perturber leur mode de vie traditionnel et créer une myriade de risques environnementaux et socioéconomiques.
L’organisation de défense de l’environnement basée en Afrique du Sud, Greenpeace, a fait sienne la bataille contre l’exploitation de l’huile de palme dans le Bassin du Congo. Tout en reconnaissant qu’il soit possible de produire de l’huile de palme de manière responsable, l’organisation soutient que l’absence de garanties efficaces fait qu’à ce stade cette région demeure mal préparée à une expansion d’une telle envergure.
Espoir et désespoir
Le Sud-Ouest du Cameroun est le foyer de d’un projet controversé de production d’huile de palme. Sithe Global Sustainable Oils Cameroon (SGSOC), une filiale de la firme américaine Herakles Farms, y a commencé ses activités en 2010. Au tout début de 2014, la société a été obligée de stopper ses activités après d’incessantes manifestations de protestation des groupes luttant pour la conservation et des communautés locales.
Le gouvernement camerounais était obligé de revoir le contract dans lequel environs 70.000 hectares de terres étaient vendus à 1$ par hectare. Le rapport a conclu à la réduction de 20.000 hectares de terres surtout dans les départements de Mundemba et Nguti.
Plutôt cette année, SGSOC a présenté un plan triennal révisé de production d’huile de palme qui a pour objectif de planter environs 16.000 hectares d’ici 2017 et d’employer environs 800 personnes à la fin de 2015.
Cette reprise a suscité des sentiments partagés au sein de la communauté. Obese Moity Hanson, 42 ans, du village de Talangaye à Nguti avait l’air soucieux lorsqu’InfoCongo lui a rendu visite au début de mai 2015.
Se tenant derrière sa maison en état de délabrement de deux pièces où il vit avec son épouse et ses trois jeunes enfants, il réfléchit au sort du bien-être de sa famille, quelques mois après que son travail à Herakles ait pris fin.
A l’intérieur de la maison, les rires et les bavardages des enfants sont assez audibles alors qu’ils grimpent et descendent de l’unique lit où ils dorment tous ensemble la nuit, quasiment ignorant du poids des problèmes que leur père porte sur ses épaules.
Herakles Farms, la filiale de la société américaine basée New-York, est impliquée dans la production d’huile de palme à grande échelle dans le Sud-Ouest du Cameroun depuis le début de cette décennie.
Au début 2014, lorsque les activités de la SGSOC avaient fait faillite, la société avait réduit son personnel de 900 à seulement 70 parmi lequels Obese Moity était l’une des victimes.
Les licenciements massifs et inattendus ont infligé une douleur insoutenable aux hommes et aux femmes, et particulièrement à la jeunesse de la communauté de Nguti et de Mundemba.
« J’ai abandonné mes activités de chasse et d’élevage pour travailler dans la pépinière d’Herakles. Ils nous avaient promis une meilleure rémunération et des bourses d’études pour nos enfants. Maintenant ce rêve n’est plus qu’un mirage « , dit Obese.
Plusieurs anciens travailleurs d’Herakles Farms ont un sentiment d’amertume face à la perte de leur emploi, surtout après la promesse avortée d’une vie meilleure faite par les représentants de la société dans ces régions appauvries.
« Ils ont emporté notre forêt et nos cultures, et maintenant le travail qu’ils nous ont promis n’existe plus. Ce qui nous rend la vie très difficile car nous ne sommes plus en mesure de nous faire des recettes à travers nos activités de ferme et de chasse », se lamente Roland, un autre habitant de Mundemba.
Dominic Nguesse, Coordonnateur de Nature Cameroon, une ONG locale qui travaille dans l’éducation environnementale et les initiatives de développement des communautés, pense que la société ne tient pas à sa promesse de respecter les normes environnementales et de mettre à exécution sa responsabilité sociale de l’entreprise envers la communauté locale.
« Après les arrestations et emprisonnements de certains de nos activistes locales ainsi que des citoyens ordinaires qui s’étaient initialement opposés au projet, ils ont maintenant licencié plusieurs employés qui comptaient parmi les premiers à y travailler. Les routes qui conduisent aux sites de leur projet sont dans un état déplorable. Ceci est très loin de ce que la population attendaient d’eux », ajoute Dominique Nguesse.
Mais les représentants d’Herakles Farms démentent ces revendications et disent qu’en dépit des difficultés rencontrées au début, ils se montrent à la hauteur. » La protection de l’environnement est l’un des sujets de dispute soulevé par les ONGs. Toutefois, nous pensons que nous respectons les normes internationales liées aux questions environnementales « , soutient Elvis Oben, Responsable du Développement Durable de SGSOC.
“Je représente les êtres humains et non les animaux”
Les questions de conservation ne sont pas toujours la priorité de tout le monde lorsqu’il s’agit de l’expansion de l’exploitation de l’huile de palme dans la région Sud-Ouest du Cameroun. Atam Ebako, Chef traditionnel du village de Talangaye situé dans l’arrondissement de Nguti, a confié à InfoCongo: « Je suis le chef et je représente les êtres humains et non les animaux. »
Plus tard, le Chef Ebako explique que sa priorité est le développement de sa communauté, que l’on peut voit à travers « la construction des routes » et « des complexes à usage multiple » par Herakles Farms qui représentent une preuve tangible. A ses yeux, ces activités ont abouti à la création d’opportunités d’affaires pour sa communauté.
Eviter les erreurs des pays d’Asie
On ne peut nier que le Bassin du Congo rempli parfaitement les conditions nécessaires à l’expansion de l’exploitation de l’huile de palme. Le potentiel de l’expansion de la production de l’huile de palme dans le Bassin du Congo est sans doute très large, dit Rainforest Foundation UK. » On a estimé que plus de 115 millions d’hectares des forêts du Bassin du Congo possèdent les sols et le climat adéquats pour cultiver l’huile de palme ».
Toutefois, les défenseurs de l’environnement préviennent que le Bassin du Congo risque de connaître la même situation que l’Indonésie et la Malaisie si cette expansion est autorisée à s’étendre sans tenir compte des questions de conservation.
« La production de l’huile de palme ne doit pas se faire au détriment des forêts primaires et secondaires ayant une grande valeur de conservation », martèle Stefano Savi, Directeur en charge de la Communication de la Table Ronde sur le Palmier à Huile Durable.
Le respect des principes de protection environnementale et sociale telle que le consentement libre, préalable et informé, dit-il, est essentiel pour développer l’exploitation d’huile de palme dans les nouvelles zones où les communautés locales sont impliquées. » Il est important de ne pas être en conflit avec les communautés locales parce cela pourrait perturber la bonne marche des affaires conduisant à une perte de revenue. »
Le Bassin du Congo se trouve donc à un tournant décisif. La question sera donc de savoir est-ce que les acteurs de développement peuvent gérer durablement l’exploitation de l’huile de palme dans une région écologiquement fragile comme le Bassin du Congo?
Je suis Willy Kalasi Congolais de la RDC et natif de la province de Bandundu, territoire de Masi Manimba. Je porte à coeur ce project de l’exploitation de l’huile de palme pour lequel, je me consacre jour et nuit à la recherche d’un bon partenariat.
Afin de relancé cette activité qui nous a fait vivre ds les années 80 avec le foctionnement des entreprises dénommées HPK. Je suis natif du village MOSENGE HPK où une des usines était implanté.
La communauté vit ds une misère quotidienne, un calvaire démesuré à cause de l’impraticabilité des route pouvant nefisque permettre l’acheminnement des desserts agricols ds les villes.
Néamoins cette activité économique avait une impact sur tout.
Je laisse mon email adresse pour tout contact.
Merci