L’exploitation du miel à Kanyabayonga, village environnant le parc des Virunga, constitue non seulement la principale source de revenues pour les ménages, mais aussi une alternative à la gestion durable des forets. L’ampleur de l’activité de Congrès Mungumwa suscite qu’une partie de la communauté rurale s’approprie l’initiative de la récolte du miel non seulement pour augmenter les revenus mais aussi pour préserver l’environnement.
Pour préserver l’environnement naturel et les forêts en particulier de la menace croissante de l’homme, l’apiculture est une mesure efficace qui doit être promue, rassure pour cette fois Congrès Mungumwa, un analphabète joint dans les collines de Kanyabayonga, à la lisière du parc des Virunga dans l’Est de la République démocratique du Congo.
De teint noir, Congrès Mungumwa, la quarantaine, est un apiculteur exerçant ce métier depuis presque sa plus tendre enfance. Souriant, il explique: “ j’ai suivi les pas de mon père qui, lui aussi vivait toujours en contact avec les abeilles malgré son activité agricole, et tout petit, je l’aidais déjà mon père à faire les ruches. Mon père avait une dizaine de ruches avant de mourir, mais moi aujourd’hui, j’en entretiens une cinquantaine dans cette partie aux alentours du parc national des Virunga » dit-il.
« Ma femme vend la production de miel au marché et moi, chaque jour ou presque, je suis dans la brousse pour voir comment évolue mes ruches. Pas question d’arrêter la production du miel parce qu’il faut ravitailler le marché comme la demande est toujours en hausse. Mais avant tout, il faut regarder comment évoluent les abeilles, mais aussi observer leur environnement car nous dépendons totalement de la nature! », souligne Congrès Mungumwa.
Alors que l’apiculteur confirme ici que ce travail fait vivre sa famille, notamment en payant les frais scolaires de ses enfants et petits frères, il a construit la maison de sa veuve mère et lui s’est déjà payé une parcelle où il construit aussi sa propre maison en exploitant le miel, mais ce passionné des abeilles parle aussi des mauvaises surprises au rendez-vous de ses visites en brousse. C’est par exemple la dernière fois où il a découvert ses vingtaines de ruches complètement incinérées.
Une guerre permanente contre le feu de brousse
Etre apiculteur est synonyme de combattant pour l’environnement, signale encore ce passionné des abeilles : « je suis contre ces gens qui brulent les forets ou qui coupent les bois. Sciemment ou pas, les villageois incendient parfois la brousse y compris les ruches, et même les fleurs que consomment les abeilles », indique-t-il.
Autrefois responsables des feux des brousse, certains habitants de Kanyabayonga sont aujourd’hui séduits par la production du miel, par là, ils commencent à apprécier de plus en plus les efforts de conservation des forêts. Ce, pour la simple et bonne raison qu’ils ont découvert les avantages économiques de la vente du miel. » Ils ne se donnent plus à des activités destructrices de la forêt comme le feu de brousse ou la coupe du bois », dit Mungurwa, rassurant. À en croire son assurance, l’exploitation du miel est l’une des solutions à ce fléau, car elle permet d’augmenter la ligne verte dans le paysage de Virunga, notamment par la plantation des arbres au lieu de les couper ou laisser croitre la végétation au lieu de la bruler.
L’ampleur de l’activité de M. Mungumwa incite à ce qu’une partie de la communauté rurale s’approprie l’initiative de la récolte du miel non seulement pour augmenter les revenus mais aussi pour préserver l’environnement. En effet, l’apiculture est une activité génératrice de revenus tangibles. Le reste de la communauté rurale s’inspire de la vie de l’influent apiculteur et tout le monde presque s’adonne désormais à la cueillette du miel.
« J’ai suivie aussi les traces de Mr Congrès Mungumwa, cet ancien apiculteur. Depuis un Il y a un an, j’entretiens mes trois ruches et j’en profite énormément. Après chaque saison, j’ai 45 USD en raison de 3 USD par litre et donc, chacunes de mes ruches produit au moins 5 litres par saison. », se réjouit Simisi, un autre jeune homme qui expérimente l’apiculture.
Et jusqu’aujourd’hui, chaque apiculteur vend le litre de miel à son prix et c’est généralement à ville prix, moins de 4$, renseignent nos sources sur place dans la région. Mais selon un vétérinaire spécialisé joint quant à ce, défend la thèse selon laquelle la production du miel apicole devrait augmentée de 5 à 8 litres au minimum par ruche, si ces apiculteurs curieux étaient formés en techniques apicoles.
« Généralement, ce sont des gens qui s’y lancent par passion. Mais en réalité ils n’ont jamais subis de formation sur l’élevage des abeilles, notamment comment entretenir les ruches etc. Certes la course sera longue et pénible, mais nous préparons une décente sur ce site pour former et informer ces apiculteurs. », indique M.r Albert Kisuba, vétérinaire de l’association à but non lucratif IDPE (Innovation pour le Développement et la Protection de l’Environnement).
Pour lui, qui précise aussi qu’avec cette augmentation de la production du miel, les apiculteurs sont mobilisés et contribuent à l’amélioration de leurs conditions de vie a à travers des ventes groupées, notamment avec l’application de prix unique et raisonnable leur permettant de subvenir à leurs besoins quotidiens et la sensibilisation d’une gestion responsable de leurs ressources tant naturelles que financières.
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