2016 sera l’année où la moyenne de dioxyde de carbone (CO2) aura battu le record sur le plan mondial de 400 parties par million (ppm) dans l’atmosphère. Un niveau record déjà atteint sur plusieurs et sur sites depuis 2015, mais pour la première fois sur toute une année entière, prévient l’Organisation météorologique mondiale, le 24 octobre, dans son bulletin annuel sur le gaz à effet de serre pour 2015.
« Le coup d’accélérateur dans la croissance du CO2 a été favorisé par l’épisode El Niño, qui a démarré en 2015 et dont les conséquences ont persisté une bonne partie de l’année 2016 », relève le bulletin annuel de l’OMM. Pour 2016, le courant chaud El Niño a contribué avec des sécheresses dans les régions tropicales. La capacité d’absorption de CO2 par les forêts, la végétation et les océans a été diminuée. Ces instruments attirent actuellement environ la moitié du CO2, mais pourraient ne pas en absorber davantage. La fraction de dioxyde de carbone qui reste dans l’atmosphère serait alors augmentée.
Dans le passé, le CO2 contribuait ainsi à hauteur de quelque 65 % au forçage radiatif induit par les gaz à effet de serre persistants. Sa concentration à l’ère préindustrielle, qui était d’environ 278 ppm, représentait un état d’équilibre entre l’atmosphère, les océans et la biosphère. Les activités humaines, en particulier l’exploitation des combustibles fossiles, ont perturbé l’équilibre naturel, et en 2015, la teneur de l’atmosphère en CO2 s’établissait, en moyenne mondiale, à 144 % de ce qu’elle était à l’époque préindustrielle, soit à 400,0 ppm. Le taux d’accroissement du CO2 entre 2014 et 2015 était plus élevé qu’entre 2013 et 2014 et que la moyenne des dix années précédentes.
Dans ces conditions, le CO2 reste « le problème numéro un » car il reste « pendant des milliers d’années dans l’atmosphère et encore plus longtemps dans les océans ». D’où cet avertissement de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) qui prévient que ces niveaux de CO2 devraient rester au-dessus de ce taux pour 2016 et « pour de nombreuses générations ».
Concernant le CO2, la teneur moyenne dans l’atmosphère qui était prévue pour 2015 était de 399,4, en hausse de 2,2 ppm par rapport à 2014, selon le rapport annuel sur l’état du climat « State of Climate », auquel ont participé 450 scientifiques du monde entier. Cette tendance à la hausse se poursuivra en 2016, assure l’OMM, sur la base des informations de la plus ancienne station de surveillance des gaz à effet de serre, située à Mauna Loa (Hawaï). Selon cette station de surveillance, les concentrations de CO2 « demeureraient supérieures à 400 ppm pour toute l’année 2016 et ne redescendraient pas en dessous de ce seuil pour les nombreuses générations à venir ».
L’OMM attend beaucoup de la mise en œuvre de l’accord signé dans la capitale française. « Avec la signature de l’Accord de Paris sur le climat, l’année 2015 a marqué l’avènement d’une nouvelle ère marquée au sceau de l’optimisme et de l’action pour le climat, mais elle fera aussi date dans la mesure où les concentrations record de gaz à effet de serre annoncent une nouvelle réalité climatique », a déclaré le Secrétaire général de l’OMM, le Finlandais Petteri Taalas. Par ailleurs, l’OMM a salué la signature récente à Kigali (Rwanda) d’un accord pour éliminer progressivement un autre gaz à effet de serre, les hydrofluocarbures.
La prochaine Conférence sur le climat (COP22), qui se tiendra du 7 au 18 novembre à Marrakech, se penchera sans doute sur cette problématique. Car l’OMM rappelle que sa publication a pour but de fournir des éléments scientifiques aux décideurs, sur lesquelles ils peuvent s’appuyer.
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