Parc des Virunga : les autorités appelées à stopper toute activité pétrolière

Une soixante d’ONG nationales et internationales ont signé un appel à cesser toute activité pétrolière autour du parc des Virunga, situé à l’est de la République Démocratique du Congo, selon l’ONG britannique Global Witness, ONG spécialisée dans la lutte contre le pillage des ressources naturelles des pays en développement. Initié par Global Witness et publié […]

Une soixante d’ONG nationales et internationales ont signé un appel à cesser toute activité pétrolière autour du parc des Virunga, situé à l’est de la République Démocratique du Congo, selon l’ONG britannique Global Witness, ONG spécialisée dans la lutte contre le pillage des ressources naturelles des pays en développement.

Créé en 1925, et étendu sur 790.000 hectares, la Virunga est le plus ancien des parcs nationaux d’Afrique. Photo/Gorilla Doctors

Créé en 1925, et étendu sur 790.000 hectares, la Virunga est le plus ancien des parcs nationaux d’Afrique. Photo/Gorilla Doctors

Initié par Global Witness et publié sur son site Internet, le jeudi 21 janvier, cet appel demande aux gouvernements congolais et ougandais, ainsi qu’à l’UNESCO, de « conclure un accord visant à empêcher toute exploration et extraction pétrolières ou activités connexes dans la région des Virunga prise au sens large ». « Dans cet accord, tous les permis d’exploration en vigueur dans cette zone, ainsi que tout projet visant à en octroyer de nouveaux, devraient être annulés », stipule le texte. L’enjeu, estiment les signataires, est de « préserver l’intégrité » de ce parc situé en RDC et aux confins de l’Ouganda et classé au patrimoine mondial de l’humanité, dans la catégorie « en péril »,.

Le parc des Virunga s’étend dans la province du Nord-Kivu le long de la frontière avec le Rwanda et l’Ouganda et abrite plusieurs espèces animales menacées, parmi lesquelles le gorille des montagnes qui est également son emblème, et est fourni d’une diversité de paysages ahurissante, à l’origine de son classement au patrimoine mondial.

Depuis que l’on soupçonne la présence de pétrole dans le sous-sol des Virunga, l’Unesco a fait savoir à plusieurs reprises que l’exploration et l’exploitation pétrolières étaient « incompatibles » avec le règlement du Comité du patrimoine mondial, et appelle Kinshasa à annuler les trois permis d’exploration sur des concessions à cheval sur de larges portions du parc accordés par la RDC en 2010, notamment à Soco, Total et Oil of Congo. L’Ouganda, quant à lui, a récemment octroyé des permis d’exploration, détenus aujourd’hui notamment par Total et le groupe chinois CNOOC.

Suite à une forte mobilisation locale et internationale, le groupe français Total, titulaire de l’un des blocs d’exploration (bloc III) s’est engagé à ne pas pénétrer dans le périmètre du parc, mais, depuis peu, il aurait repris les activités d’exploration à proximité de la réserve, selon des sources proches du dossier.

La société britannique Soco, titulaire du bloc V, qui englobe la majeure partie de la moitié sud du parc, a réalisé en 2014, en dépit de nombreuses protestations, des tests sismiques dans l’enceinte même du parc. En novembre 2015, les autorités congolaises ont indiqué que les résultats de cette étude attestaient la présence de pétrole dans la zone, alors que Soco indiquait s’être retirée totalement de l’affaire après l’expiration de son permis, dont elle dit n’avoir pas demandé le renouvellement.

Situés au nord du bloc de Total, les blocs I et II, à cheval sur le lac Albert mais sans frontière directe avec les Virunga, ont été attribués à la société Oil of Congo de l’homme d’affaires israélien Dan Gertler, la société a annoncé en août 2014 avoir décelé la présence de 3 millions de barils de pétrole dans son périmètre de recherche.

A ce jour aucune autorisation d’exploration pétrolière dans le parc n’a octroyé donné par les autorités de Kinshasa, qui par le passé, avaient avancé la nécessité d’exploiter le pétrole qui pourrait se trouver dans les Virunga au nom du développement économique du pays, dont l’immense majorité de la population croupit dans la misère.

Par contre, les acteurs de la société civile hostiles à l’exploitation pétrolière, sont préoccupés par le risque de modification des limites actuelles du Parc National des Virunga autour du lac Edouard à des fins d’exploitation pétrolière, crainte évoquée dans un article publié par InfoCongo sur l’exploitation pétrolière dans les parcs des Virunga. Les opposants au forage arguent que dans une région en proie à une violence chronique, cela ne ferait qu’attiser les conflits armés qui déchirent le Nord-Kivu depuis plus de 20 ans.

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