Nord-Kivu : Des braseros et des charbons écologiques pour limiter la coupe du bois

En République Démocratique du Congo, l’accès à l’énergie pour la cuisine est un casse-tête pour de nombreux ménages. Principalement dans province du Nord-Kivu où les habitants recourent au parc national des Virunga. Ils déforestent pour avoir du bois de chauffage et de la braise. Mais il y’a peu, des gens s’essaient à la production des […]

En République Démocratique du Congo, l’accès à l’énergie pour la cuisine est un casse-tête pour de nombreux ménages. Principalement dans province du Nord-Kivu où les habitants recourent au parc national des Virunga. Ils déforestent pour avoir du bois de chauffage et de la braise. Mais il y’a peu, des gens s’essaient à la production des combustibles biologiques. Il s’agit en effet d’un nouveau type de brasero dit « foyer amélioré » et du charbon sous forme de boulette réalisé à base d’argile, de poussières de la braise ordinaire et des résidus agricoles.

L’usage de ces genres de braseros et charbons jugés écologiques et à la fois même économiques pourrait être une alternative à la déforestation dans le paysage Virunga.

En effet, la Banque Mondiale a, récemment dans son blog, révélé que trois milliards de personnes, soit plus de 40 % de la population mondiale, n’ont pas accès à des technologies et des combustibles non polluants pour cuire les aliments. Pourtant, au milieu de ce désastre brillent encore quelques lucioles d’espoir. Il s’agit par exemple du cas pour la province du Nord-Kivu dans l’Est de la République démocratique du Congo où, depuis quelques années, des gens s’essaient à fabriquer des braseros et des charbons biologiques et économiques.

 Kanyere Swaze, celle qui fabrique ces braseros et charbons depuis plusieurs années dans le Nord-Kivu où elle eu à former plusieurs jeunes dans ce métier. Photo/InfoCongo


Kanyere Swaze, celle qui fabrique ces braseros et charbons depuis plusieurs années dans le Nord-Kivu où elle eu à former plusieurs jeunes dans ce métier. Photo/InfoCongo

« Nous passons du temps à ramasser et à réajuster des morceaux de tôles métalliques usés pour trouver la forme requise du brasero et ainsi, nous y insinuons une couche d’argiles perforé après pétrissage pour donner au brasero sa forme finale » indique madame Kanyere Swaze, faisant savoir que le charbon biologique est lui aussi réalisé à base d’argiles mais en alliance avec d’autres combustibles biologiques: « nous donnons la forme ronde à cette combinaison manuelle d’argiles, des poussières de la braise, des chaumes de riz, des fourreaux d’arachides, des tiges de maïs…» explique-t-elle, montrant du doigt quelques charbons biologiques en forme de boulettes, étalés au soleil.

« Depuis que j’ai découvert ces braseros et ces charbons biologiques que j’utilise aujourd’hui, j’ai la cuisine facile car cela m’épargne de la fumée avec des bois de chauffage ou des dépenses excessives avec du charbon de bois » témoigne ainsi Kavira Kasolene, une ménagère de Kiwanja, agglomération située à proximité du parc de Virunga. Ces produits, non polluants et accessibles à moindre coût, facilitent ainsi la vie aux ménages de la région.

Double avantage : « économique et écologique »

Dans cette région où le courant de Matebe, « censé produire de l’électricité en faveur des communautés locales pour amoindrir la pression humaine sur le parc des Virunga notamment l’abattage des arbres », n’est accessible qu’aux plus nantis, cette formule se présente plutôt comme une belle opportunité pour les familles pauvres qui, du reste utilisaient toujours les bois de chauffage ou du charbon de bois en provenance du parc des Virunga comme source d’énergie pour la cuisine.

Le brasero et charbons biologiques à fort potentiel économique. Photo/InfoCongo

Le brasero et charbons biologiques à fort potentiel économique. Photo/InfoCongo

« Ceci est une solution pour nous qui n’avions pas eu assez de moyens pour se raccorder  au courant de Matebe » confirme Nsenga Innocent, père de famille habitant de Rugari. Il affirme qu’aujourd’hui, des sacs de charbons de bois s’entassent encore du sol au plafond dans un dépôt de son village tellement ils ne sont plus écoulés depuis que les gens ont expérimenté les nouveaux types de braseros et des charbons économiques: « le choix est bien clair aujourd’hui » prévient Nsenga: « on ne peut plus acheter un sac des charbons de bois à 10$ alors qu’un brasero et quelques boulettes de charbons écologiques coutent 5$ »

Un jeune environnementaliste de la région, soutient aussi l’usage de ces types de braseros et charbons qu’il qualifie d’ailleurs d’une expérience écologique soldée par la réussite et cela à deux niveaux différents. Monsieur Jacques Bahitirye le démontre ici d’abord au niveau économique: « ces produits sont vendus moins chers mais leurs producteurs réalisent des économies…et contrairement aux bois de chauffage ou aux charbons de bois, ces nouveaux types de braseros et charbons sont faits d’argiles et d’autres combustibles biologiques qui s’échauffent et conservent longtemps de la chaleur pour cuisiner continuellement »

Membre du centre d’études pour la protection de l’environnement et le développement (CEPED en sigle), monsieur Jacques Muyisa poursuit en démontrant qu’en suite, les braseros et charbons biologiques dont il est question ici présentent également un avantage écologique : « cette activité permet de nettoyer l’environnement en valorisant les déchets » explique-t-il, renseignant qu’avec l’usage de ces produits d’énergies propres, les habitants n’ont plus besoin du bois ou de la braise venant du parc national des Virunga.

Des sacs des braises en provenance du PNVi saisis par l'ICCN et distribués aux vulnérables dans le Rutshuru. Photo/InfoCongo

Des sacs des braises en provenance du PNVi saisis par l’ICCN et distribués aux vulnérables dans le Rutshuru. Photo/InfoCongo

Et cette ingéniosité réjouit l’institut congolais de la conservation de la nature (ICCN) : « nous devons encourager l’utilisation de ces braseros et charbons biologiques comme source d’énergie pour limiter la coupe de bois » a dit monsieur Martin Kazereze, conservateur assistant du chef du parc national des Virunga au sein du secteur Sud. Pour le reste, il a rappelé que l’ICCN interdit formellement le mauvais usage des forets et surtout l’abattage des arbres dans les espaces protégés qu’il gère notamment le parc national des Virunga dans la province du Nord-Kivu : « c’est pourquoi nous saisissons et détruisons tout ce qui sort illicitement du parc des Virunga, y compris les charbons de bois » prévient le conservateur Martin Kazereze.

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