En 2011, l’Université de Yale a classé le Gabon au premier rang des pays africains de l’Indice de performance environnementale (EPI). Ce ne fut pas un accident. Dans les 5 dernières années, le Gabon a entrepris une profonde transformation de son économie afin de suivre un modèle plus durable de développement économique. Grâce à ses efforts pour développer des sources d’énergie renouvelables et les secteurs non dominés par le pétrole, le pays a fait des progrès non négligeable, en particulier sur la qualité de ses infrastructures. Comme son économie croît de manière plus verte et devient plus diversifiée, l’émergence du Gabon comme un acteur-clé de l’économie sur le continent africain est en passe de devenir une réalité.
L’Afrique est le berceau de l’humanité et abritera un tiers de la population mondiale en 2100. Ainsi, le continent était particulièrement impliqué dans la conférence de Paris (COP21) qui a eu lieu dans la capitale française en Décembre 2015. L’Afrique fait face à la perspective du doublement de sa population au cours des 35 prochaines années (elle atteindra environ 2,5 milliards d’habitants en 2050) et doit donc commencer à poursuivre, de toute urgence, une croissance durable afin d’éviter une catastrophe écologique majeure dans un avenir proche.
Le Gabon est sur la bonne voie pour relever ce défi énorme sur son territoire, grâce au « Plan Stratégique Gabon Émergent » lancé par le président Ali Bongo Ondimba en 2010. Alors que notre pays avait l’habitude de s’appuyer fortement sur les revenus du pétrole, le gouvernement du Gabon a eu l’audace d’investir massivement dans la diversification de l’économie, anticipant ainsi l’effondrement prédit des prix du pétrole. Cette stratégie de développement durable est principalement basée sur le pilier d’un «Gabon vert», qui comprend un ensemble de mesures visant à développer l’utilisation des énergies renouvelables dans le but de soutenir la croissance économique du pays, et en même temps la préservation de nos ressources naturelles.
En effet, le Gabon dispose d’un potentiel hydro-électrique importante, (allant de 5000 à 6000 MW) et dans les cinq dernières années, le gouvernement d’Ali Bongo a commencé à exploiter ce potentiel par la construction de plusieurs barrages. Aujourd’hui, le barrage du Grand Poubara est le plus puissant dans le pays (160 MW). D’autres projets sont actuellement en cours de construction ou sont en phase de planification, tels que le barrage de Ngoulmendjim (115 MW), le barrage de l’impératrice Eugénie Falls (84MW) ou le barrage de FE2 Falls (36MW). Grâce au développement des sources d’énergie renouvelables, seulement 60% de l’énergie de notre pays provient de combustibles fossiles, ce qui fait du Gabon, l’un des 5 pays africains du classement en termes de compétitivité en matière d’énergie. En 2025, le gaz généré l’électricité ne représentera que 20% de la production, contre 80% pour l’électricité renouvelable.
Produire de l’énergie propre est primordiale pour la préservation de nos ressources naturelles. Il joue également un rôle important dans le développement des secteurs non dominés par le pétrole, qui ont besoin d’un accès fiable à l’électricité. Alors que les deux tiers de la population africaine vit sans électricité, le taux d’électrification au Gabon se rapproche de 80%. Des projets importants ont été déjà été lancés à l’échelle nationale, tels que la centrale thermique d’Alenakiri (70 MW) et de Port-Gentil (52,5 MW aujourd’hui, mais il atteindra 105 MW dans les prochaines années). Cela a permis à notre pays de doubler sa capacité de distribution d’électricité au cours des cinq dernières années et, en 2020, le Gabon devrait avoir un accès à l’électricité sur l’ensemble de son territoire, tout en réduisant progressivement la part de l’énergie produite à partir de combustibles fossiles.
Le Gabon a donc décidé de diversifier ses sources de croissance grâce à la production d’énergies renouvelables, mais aussi en utilisant la valorisation durable de son écosystème exceptionnel et ses 22 millions d’hectares de forêts. À cette fin, le gouvernement parie sur l’industrialisation de secteurs tels que le bois et la pêche, ainsi que le développement accru de l’agriculture. En tant que contribution à la lutte contre la montée dangereuse des températures mondiales, le Gabon a engagé un plan de développement industriel remarquablement à faible émission de carbone, dans le cadre du PSGE (Plan stratégique Gabon émergent).
Qui plus est, dans ses contributions prévues pour la COP21, le Gabon a promis une réduction de 50% de ses émissions de gaz à effet de serre au niveau de 2010, d’ici à 2025. La contribution comprend la possibilité de définir de nouvelles références pour 2030 et même 2050. Ce qui rend cet objectif d’autant plus ambitieux est que le niveau ciblé ne tient pas compte de la quantité de carbone stocké, rendue possible par la biomasse dans un pays où 88% de la terre est couverte de forêts, absorbant donc quatre fois plus de CO² qu’il émet. Enfin, le Gabon s’engage à atteindre cet objectif sans avoir à acheter des crédits de carbone à l’étranger.
À cette fin, le Gabon a lancé plusieurs mesures concernant les secteurs qui ont un rapport direct ou une incidence indirecte sur les émissions de GES. Il a interdit l’exportation de grumes brutes. Il travaille à interdire le torchage du gaz généré lors de l’extraction de pétrole en offrant à couvrir indirectement le coût des unités de retraitement de gaz pour les compagnies pétrolières. Dans l’avenir, le Plan National d’Affectation des Terres et la création d’un Fonds national pour le développement durable aideront également les émissions de trottoir.
Afin d’évaluer en temps réel les résultats de sa politique climatique, en août 2015, le Président Ali Bongo Ondimba a inauguré une Agence d’Etudes et d’Observation Spatiales en compagnie du ministre français de l’écologie, Mme Ségolène Royal . Le but de cet organisme est de collecter et analyser les données générées par l’observation du pays de l’espace afin d’améliorer la gestion de l’environnement, les ressources naturelles, l’utilisation des terres et la planification spatiale.
Cette économie verte sera essentiel pour favoriser la croissance à long terme et correspond avec les autres piliers définis par le Président Ali Bongo Ondimba, dans le but de faciliter l’émergence du Gabon sur la scène internationale. Ces piliers comprennent le développement des infrastructures, de l’industrie et des services à travers la valorisation du capital humain. Je suis convaincu que l’Etat doit encourager les initiatives privées dans le secteur industriel afin d’aider à ce que je qualifierais d’une plate-forme d' »énergies créatrices ».
Ces mesures ont été cruciales pour l’industrialisation durable du Gabon et ont déjà conduit au doublement de l’investissement étranger direct, qui représentait 5 milliards $ en 2014. De plus, la croissance nationale s’est maintenue à 5,1% en 2014, malgré l’effondrement des prix du pétrole, ce qui prouve que la vision et les efforts de diversification de l’économie du gouvernement ont porté leurs fruits. Selon le FMI, la croissance du Gabon devrait se stabiliser à un niveau encore plus élevé, autour de 6%, au cours des 5 prochaines années.
La croissance verte a été le point de départ de l’émergence du Gabon et demeure l’objectif du gouvernement. Au cours des cinq dernières années, ses choix ont reflété une volonté de trouver le difficile équilibre entre le développement industriel et la préservation de l’environnement. Notre défi est de faire plus tout en utilisant moins, et avec moins de pollution. Ce thème a été présenté au cours de la COP21, et devrait servir d’exemple pour les pays africains qui aspirent à une industrialisation durable.
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