Le Cameroun s’est engagé à restaurer plus de 12 millions d’hectares de terres déboisées et dégradées d’ici 2030, dans le cadre de l’initiative du Défi de Bonn. Il s’agit de l’engagement le plus important pris jusqu’à présent pour le bassin du Congo, une région très riche en espèces dont la forêt tropicale humide est la deuxième au monde par son étendue.
Le Défi de Bonn, lancé en 2011 lors d’un événement organisé par l’Allemagne et l’UICN, est une initiative mondiale visant à restaurer 150 millions d’hectares de terres dégradées et déboisées d’ici 2020 et 350 millions d’hectares d’ici 2030. Avec cet engagement du Cameroun, le Défi s’étend maintenant sur 148 millions d’hectares au total.
« Le Cameroun est heureux de se joindre à cette ambitieuse initiative », dit M. Pierre Hele, Ministre camerounais de l’environnement, de la protection de la nature et du développement durable. « En restaurant nos terres improductives, nous aiderons les populations locales à se développer de façon durable, à améliorer la résilience face au changement climatique et à contribuer à son atténuation à l’échelle mondiale. »
La déforestation et la dégradation des terres sont l’une des causes principales de l’émission de gaz à effet de serre sur le plan mondial, et le Défi de Bonn rapproche le Cameroun de son objectif national de réduction des émissions de 32% d’ici 2035, dans le cadre des engagements annoncés par le Président Paul Biya lors de la COP21 à Paris.
« Le territoire du Cameroun est couvert à 46% par des forêts abritant une riche biodiversité », explique M. Philip Ngole Ngwese, Ministre des forêts et de la faune. « Nous avons constaté ces dernières années une aggravation de la déforestation et la dégradation. La restauration de ces écosystèmes précieux contribuera à protéger notre patrimoine naturel et à atteindre nos objectifs de réduction d’émissions de carbone. »
L’engagement du Cameroun s’inscrit dans le prolongement de la Déclaration de Kigali, une initiative qui réaffirme l’engagement de 13 pays africains vis-à-vis du Défi de Bonn. Cette déclaration, formalisée lors d’une réunion ministérielle de haut niveau organisée en juillet 2016 par l’UICN, le gouvernement du Rwanda et le Secrétariat de la Communauté d’Afrique de l’Est, a été ensuite entérinée en novembre 2016 par la Commission des forêts d’Afrique centrale (COMIFAC), dont le Cameroun fait partie.
« L’engagement du Cameroun vis-à-vis du Défi de Bonn contribuera à mettre en place des moyens d’existence durables pour les populations dépendant des forêts, à protéger l’exceptionnelle richesse d’espèces sauvages du pays, à réduire les émissions de carbone et à avancer vers la réalisation des Objectifs du développement durable, » dit Mme Inger Andersen, Directrice générale de l’UICN. «Il y a actuellement en Afrique une très forte dynamique, dépassant toutes les attentes, en faveur de la restauration des forêts, et l’UICN est désireuse de coopérer avec le Cameroun et d’autres pays de la région afin de concrétiser leurs engagements. »
La restauration des forêts contribue à faire avancer un certain nombre d’ODD, dont ceux portant sur la « Vie terrestre », les « Changements climatiques » et « Faim zéro », entre autres. Ainsi, la restauration de 150 millions d’hectares de terres dégradées d’ici 2030 pourrait aider à nourrir 200 millions de personnes. La bonne santé des écosystèmes contribue aussi à améliorer la résilience des systèmes alimentaires face aux changements climatiques, les événements météorologiques extrêmes, les inondations et d’autres catastrophes.
Cet engagement représente aussi un apport à l’Initiative africaine pour la restauration des paysages forestiers (AFR100), visant à restaurer 100 millions d’hectares de terres déboisées et dégradées d’ici 2030, pour contribuer au Défi de Bonn, à l’Initiative africaine pour la résilience des paysages, et d’autres objectifs connexes. Le Cameroun se joint ainsi à 18 autres pays africains qui se sont engagés dans le cadre du Défi de Bonn et de l’AFR100.
« Nous saluons cet engagement très positif du gouvernement du Cameroun. La volonté politique en faveur de la restauration n’a jamais été aussi forte. La restauration est reconnue comme une stratégie cruciale pour atteindre les objectifs liés au changement climatique, la désertification, la biodiversité et le développement durable en Afrique et pour obtenir des ressources vitales en matière d’alimentation, d’eau et d’énergie, » dit M. Mamadou Diakhite, Responsable du groupe Gestion durable des terres et de l’eau, Secrétariat de l’AFR100.
La réalisation de l’objectif de 350 millions d’hectares du Défi de Bonn pourrait générer 170 milliards de dollars par an en avantages nets liés à la protection des bassins versants, l’amélioration des rendements agricoles et les produits forestiers. En outre, le piégeage du carbone pourrait atteindre l’équivalent de 1,7 gigatonnes de CO2 par an, soit l’émission de plus de 350 millions de véhicules particuliers conduits pendant un an.
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