Le Plan Climat de la République Démocratique du Congo (RDC) pour la réduction des émissions dans les secteurs de l’agriculture, la foresterie et l’aménagement du territoire est robuste, selon une analyse publiée le 12 Novembre 2015 par l’Union of Concerned Scientists (UCS). En revanche, ceux du Brésil, de l’Inde et de l’Indonésie pour limiter les émissions de réchauffement mondial dans des secteurs similaires déçoivent malgré leur statut de grandes nations de forêts tropicales.
Il se dégage également que les pays en voie de développement mènent des actions plus importantes pour analyser et réduire leurs émissions dans l’affectation des terres que les pays les plus peuplés, a démontré l’étude.
Le rapport, intitulé “Les CPDNs, Partie 3: Le secteur de l’utilisation des terres dans les Contributions Prévues Déterminées Nationales du Brésil, l’Indonésie, l’Inde et la République Démocratique du Congo,” est le livre blanc final d’une série en trois parties publié par UCS. Le rapport a décortiqué lesdits CPDN, c-à-d les plans d’actions nationaux spécifiques soumis aux Nations Unies qui démontrent de quelle manière ils comptent rédiure leur taux d’émissions des GES d’ici 2020. Ce plan repose sur la transparence, l’ambition, les normes comptables et les actions déterminées. Environ 122 pays ont soumis leurs CPDNs et ces dernières censées encadrer les négociations lors de la prochaine conférence sur le climat à Paris.
« Le secteur de l’utilisation des terres, qui représente environ un quart des émissions globales, ne peut être ignoré si nous voulons résoudre le problème du changement climatique », a déclaré Doug Boucher, directeur de la forêt tropicale et Initiative climat à l’UCS, et auteur du rapport. « Le potentiel d’atténuation du changement climatique et de l’agriculture et des forêts est grande, et doit être pleinement réalisé pour les conséquences néfastes du changement climatique qui se produiront si les températures augmentent de plus de 2°C »
Le Brésil, qui abrite la plus vaste forêt tropicale du monde, est entré dans l’histoire pour avoir réussi à réduire largement ses émissions plus qu’aucun autre pays durant la dernière décennie dans sa CPDN, le pays se vante de se fixer un noble objectif de réduire ses émissions de carbone de 37% d’ici 2025 avec ou sans une aide financière internationale. Cependant, cette ambition ne touche pas les émissions des secteurs de l’agriculture, la foresterie et l’utilisation des terres. Sa plus grande préoccupation est d’éliminer uniquement la déforestation illégale dans l’Amazone, plutôt que de réduire toutes formes de déforestation dans tout le pays.
« Les promesses du Brésil sont insuffisantes si elles prétendent qu’ils peuvent lutter contre la déforestation en combattant tout simplement les activités illégales dans la forêt amazonienne », a dit Boucher. « Le problème est plus va au-delà de l’illégalité et bien au-delà de la forêt amazonienne. Le Brésil devrait également réduire la déforestation dans d’autres parties du pays ».Haut du formulaire
La CPDN de l’Indonésie présente également des failles dans le secteur de l’utilisation des terres, a révélé l’étude. Environ 63% des émissions de l’Indonésie proviennent de ces 3 secteurs dues principalement à la déforestation pour la pratique de l’agriculture à grande échelle. Le rapport souligne qu’il est donc surprenant et assez inquiétant de constater que la CPDN de l’Indonésie, qui propose un taux de 29% de réduction des émissions d’ici 2030 par rapport aux pratiques habituelles, ou de 41% si elle reçoit des financements, n’a pas réussi à définir un objectif pour mettre fin à la déforestation ou à la compensation des tourbières.
“L’Indonésie dispose actuellement d’un moratoire sur le défrichement des forêts primaires et a également interdit la compensation des tourbières en 2010”, a déclaré Boucher. “Mais le plan ne précise pas si ces engagements continueront et encore moins si ce genre de nouvelles initiatives seront mises en œuvre pour atteindre leur objectif global de réduction des émissions.”
Contrairement aux autres pays étudiés dans le dernier rapport UCS, l’Inde est déjà passée d’une nette déforestation à un faible taux de reforestation, en d’autres termes, le pays plante beaucoup plus d’arbres qu’il en abat. Dans sa CPDN de 38 pages, l’Inde présente un objectif global de réduction des émissions de 33 à 35 % d’ici 2030. Malheureusement, alors que leur CPDN est de loin plus ambitieuse que les autres, cette dernière manque de nécessaire pour évaluer efficacement l’ambition de l’Inde, en particulier avec ce qui concerne les secteurs AFOLU.
« Après examen, beaucoup de mystères autour de la question foncière dans la CPDN de l’Inde demeure », a déclaré Boucher. « Le pays ne précise pas dans quelle mesure leur réduction d’émissions proposées dépend de l’aide internationale et si leurs objectifs sont annuels ou cumulatifs. Et tandis qu’ils affichent l’ambition en matière de reboisement, on ne peut en dire autant de leurs actions liées à l’agriculture et à la dégradation des forêts naturelles. En outre, même si elles ne sont pas en train de perdre leurs espaces forestiers grâce surtout au reboisement, ils ne précisent ce qu’ils font pour lutter contre la déforestation ».
En termes de revenu, l’insécurité alimentaire, le chômage et l’accès à l’électricité et l’eau potable, la RDC se classe comme l’un des pays les moins avancés dans le monde. Pourtant, des quatre pays examinés dans cette étude, les propositions de la RDC dans le secteur de l’utilisation des terres comme prévu dans sa CPDN étaient plus clairement définies que tous les autres. La RDC propose une réduction de 17% des émissions de carbone d’ici 2030 par rapport à sa situation actuelle et décrit de quelle manière atteindre cet objectif dans chaque secteur et comment cet objectif dépend de l’aide internationale. Le pays est le foyer de la plus grande zone de la forêt du Bassin du Congo, la deuxième plus grande forêt tropicale du monde.
« Le plan de la RDC est le plus clair de tous et comprend plus de détails quantitatifs que les plans soumis par les pays bien plus riches », a déclaré Boucher. « En outre, les réductions proposées de la RDC correspondent à la quantité d’émissions qu’ils peuvent ou devraient réduire, lorsqu’on se réfère à la quantité de ses émissions qui ont contribué au changement climatique ».
Les quatre pays examinés dans cette étude, ainsi que la Chine, l’Union Européenne, le Mexique et les États-Unis, représentent 57% de toutes les émissions dues à l’utilisation des terres dans le secteur, selon une étude antérieure de l’UCS intitulé ” À mi-chemin d’arriver », ce qui explique pourquoi ces pays ont fait l’objet de cette série de papier blanc en trois parties.
« Nous avons analysé les engagements climatiques des pays qui pourraient être à la base ou déjouer la dégradation du climat dans le monde », a déclaré Boucher. “Il est clair que pour être des leaders climatiques, ces pays devront entreprendre des réformes importantes sur l’utilisation des terres dans leurs CPDNs si nous voulons lutter efficacement contre les émissions dans ce secteur. Étonnamment, nous avons constaté que les pays en développement comme le Maroc, le Mexique et la RDC offrent à d’autres pays un modèle pour maximiser l’action sur l’utilisation des terres ».
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