Bruce Danny Ngongo, un écogarde du parc national de Lobéké au Cameroun, a été tué par des braconniers en recherche d’ivoire le mercredi 7 décembre dernier, alors qu’il patrouillait pour protéger les éléphants et les gorilles. Le matin du dernier jour d’une patrouille de 10 jours, l’écogarde a été abattu trois fois, une fois à la cuisse et deux fois à la hanche.
“Ngongo est tombé dans une embuscade montée par une bande de braconniers lourdement armés de Kalachnikov. Ils ont immédiatement ouvert le feu sur le personnel de surveillance”, renseigne Achille Mengamenya Goue, directeur du parc national de Lobéké, dans une lettre envoyée le soir de l’incident à Ministre camerounais de la foresterie et de la faune, Philip Ngole Ngwese.
Ngongo était avec trois autres gardiens du parc et deux soldats de la 132e unité d’infanterie motorisée du Cameroun de Moloundou, qui a été mobilisé pour défendre le parc contre les braconniers. Ses collègues ont combattu durant l’attaque à ses côtés et un soldat, Engozo’o Martin Serge, a également été blessé mais son état est actuellement stable.
L’unité a capturé le butin des braconniers constitué de neuf défenses d’éléphant, et a arrêté un trappeur local, Metgonan Lelo, suspecté d’être associé à la bande des braconniers. Le reste d’entre eux avaient pris la fuite.
Le parc national de Lobéké abrite quelques-uns des derniers troupeaux d’éléphants de la forêt au Cameroun. La plus petite des deux espèces d’éléphants d’Afrique est près de l’extinction par rapport à son plus grand cousin de savane. Le parc abrite également des gorilles des plaines.
Le parc est proche de la frontière avec la République centrafricaine et de la République du Congo, permettant aux gangs de glisser dans et hors du pays après avoir ravagé la faune. En 2011, un rôdeur et deux gorilles ont été abattus par des braconniers chassant la viande de brousse.
Le Parc national de Lobéké, qui fait partie du bassin du Congo, est situé à l’extrême Sud-est du Cameroun. Il couvre une superficie de 217.854 ha. Crée le 19 mars 2001, la gestion du Parc s’inscrit dans le cadre de l’initiative de conservation transfrontalière, connue sous le nom de Tri-national de la Sangha (TNS). C’est un paysage prioritaire de conservation de la biodiversité qui regroupe, en plus du Parc national de Lobéké, les aires protégées de Dzangha-Sangha (RCA) et Nouabalé-Nkoki (Congo Brazzaville). Lobéké dispose d’un réseau de clairières marécageuses en particulier sur le flanc oriental du parc.
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