Après l’obstination du gouvernement congolais à mettre en place le projet de désaffection de deux parcs nationaux, des Virunga et Salonga, inscrits comme sites du patrimoine mondial de l’UNESCO, la société civile environnementale nationale et internationale a réaffirmé son opposition à ce projet qui vise, à la longue, la disparition de ces aires protégées, lors d’un point de presse organisé le 10 juillet à Kinshasa.
” Nous tenons à préciser que la société civile n’est pas contre le pétrole mais elle est contre l’exploitation pétrolière dans les parcs. La question qu’on se pose est pourquoi on ne va pas exploiter dans le lac Albert où vous avez beaucoup de pétrole, seulement dans les aires protégées. Au cas où un tel projet est envisagé, il ne faut pas oublier les études d’impact environnemental et sociétal à mener “, a précisé René Ngongo, coordonnateur de l’ong OCEAN.
Le Gouvernement de la RDC brandit un argument économique dans lequel les parcs nationaux renferme des ressources naturelles qui peuvent contribuer au développement du pays. A cela, la société civile juge que conduire ces exploitations dans les parcs est une position étrange du gouvernement, vu que le bloc pétrolier de Moanda, dans la côte Atlantique de la RDC, regorge de pétrole inexploité en raison d’une production de seulement vingt-cinq mille barils par jour.
La transition énergétique veut à ce que d’ici quelques décennies le monde va majoritairement migrer vers les énergies renouvelables dites énergies propres. À cet effet, le Pape François 1er avait interpellé les géants pétrolièrs lors de ses dernières déclarations faites au Vatican, à combattre la pollution, à éradiquer la pauvreté et promouvoir l’équité sociale en développant les énergies propres. Malgré cela, la RDC veut se focaliser sur l’énergie fossile notamment par l’exploitation du pétrole dans les Virunga et la Salonga.
“De manière globale nous ne savons quand est ce que sont prévu les travaux pour débuter ce projet mais il y a une commission des ministres qui siège pour discuter sur cette question. Nous demandons au gouvernement congolais de respecter strictement ses engagements nationaux et internationaux, notamment la déclaration de Kinshasa de janvier 2011, l’accord de Paris sur le climat de décembre 2015, la convention sur le patrimoine mondial de l’UNESCO, la convention sur la diversité biologique, tous soutenant la promotion d’un développement durable et inclusif”, a souligné René Ngongo, coordonnateur de l’ong OCEAN.
Par la même occasion, les organisations de la société civile relève l’existence d’autres potentiels blocs pétroliers à valeur économique rentable répartis à travers le pays et en dehors des aires protégées, ainsi que d’énormes ressources gazières du lac Kivu inexploitées par la RDC, pendant que le Rwanda l’exploite déjà et en tire suffisamment profit en s’assurant de la survie des populations riveraines.
Pour Joseph Bobia, membre de la société civile, ce projet est un mauvais pas pour la RDC, qui est candidate pour accueillir la 2021 la COP 27. De ce fait, la société civile pense que l’éligibilité de la RDC à la l’organisation de cette conférence des parties pour le climat dépendra des signaux qu’elle renverra, tels que le retrait dudit projet qui offrent des perspectives de développement durable pour les générations présentes et futures.
Il faut souligner que la position de la société civile environnementale congolaise, soutenue par les ONGs internationales comme le WWF-DRC. Greenpeace Afrique et WCS, démontre l’attachement au respect de l’intégrité physique des deux aires protégées menacées de désaffectation partielle. Car, au delà de la faune, les six cent mille hectares que constitue le parc de la Salonga renferme une valeur écosystémique, comme son grand massif forestier, grâce auquel la RDC est le deuxieme massif forestier au monde. Aussi, sa valeur est aussi essentielle pour les communautés locales, la nation et la planète toute entière.
D’un autre côté, malgré l’insécurité et sa récente fermeture, le parc des Virunga a prouvé sa valeur économique dans le domaine du tourisme pour la RDC. Il est également le dernier refuge des gorilles des montagnes, et contribue à l’essor des communautés locales environnantes grâce notamment à la centrale hydraulique de Matebe.
Enfin, en décidant d’exploiter le pétrole dans les parcs des Virunga et Salonga, la RDC ne respecte pas ses engagements pris lors de la COP21 et au regard des textes sur la conservation. S’étant commis à atteindre 17% de son territoire national dédié aux aires protégées, le pays le réduira à 8% son actuelle superficie dédiée à la conservation qui est actuellement de 11%. Par là, le gouvernement de la RDC non seulement met en danger son écosystème, mais aussi la régulation du climat mondial.
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Nous devons reboiser toutes nos aires protégées pour atténuer les menaces des prédateurs qui les détruisent quotidiennement, et transformer toutes les savanes en véritables forets. Nous devons nourrir les animaux en y plantant des arbres fruitiers, plusieurs milieux des goyaviers, des manguiers et autres pour espérer revoir les animaux, les oiseaux revenir vers nous. SVP, éviter de mettre le feu de brousse dans le parc, sont là des anciennes théories à abolir. Afin, entourons nos AP par le fils barbelin. Sans la foret, nous allons tous périr et notre progéniture se moquera de nous. Je lutte contre le réchauffement climatique planétaire en plantant des arbres dans mes champs, le Terminalia superba (Limba), et des avocatiers dans ma parcelle. Nous sommes des citoyens du monde est chacun est appelé à apporter sa contribution selon sa capacité.