Une action urgente est nécessaire pour arrêter la déforestation, prévenir la dégradation des forêts et restaurer les forêts du bassin du Congo.
Un récent rapport du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (UNDESA) alerte sur la fragilité des progrès réalisés en matière de protection des forêts du monde et des personnes qui en dépendent. Les effets négatifs de la pandémie de COVID-19, l’aggravation de la crise climatique et la perte de la biodiversité traduisent cette vulnérabilité de la planète.
Selon le rapport sur les objectifs forestiers mondiaux paru en avril 2021, le monde a progressé dans des domaines clés comme l’augmentation de la superficie forestière mondiale grâce au boisement et à la restauration. C’est le cas dans les régions comme l’Asie, l’Europe et l’Océanie, qui semblent être en bonne voie pour atteindre l’une des principales cibles des objectifs forestiers mondiaux, à savoir l’augmentation de la superficie forestière de trois pour cent (3%) d’ici 2030.
Toutefois, ces progrès sont menacés par la détérioration générale de l’état de notre environnement naturel, notamment la dégradation des sols, les parasites et les espèces envahissantes, les incendies, les tempêtes et les sécheresses. L’augmentation de la pauvreté rurale, du chômage et de la croissance démographique, associée à une concurrence accrue pour les terres avec d’autres secteurs, tels que l’agriculture et l’urbanisation, exercent également une pression croissante sur les forêts.
Et pour assombrir ce tableau sur la contribution des forêts dans la lutte contre le changement climatique, la forêt amazonienne au Brésil, le premier poumon de la planète, vient d’atteindre son point de bascule. Ce qui veut dire qu’elle émet plus de carbone (CO2) dans l’atmosphère qu’elle en absorbe. Selon un communiqué de l’INRAE datant du 30 avril 2021, la déforestation a fortement augmenté en 2019 avec environ 3,9 millions d’hectares contre 1 million en 2017 et 2018.
L’Afrique centrale qui abrite la forêt du bassin du Congo, deuxième poumon de la planète est aussi vulnérable et subit les mêmes pressions liées à cause de l’activité humaine et du réchauffement climatique. Un groupe de chercheurs du CIRAD et de l’IRD l’a démontré en produisant une carte de la vulnérabilité possible des zones forestières de la région, basées sur des facteurs comme le climat, la démographie et l’activité humaine. Ces scientifiques ont focalisé leur analyse sur l’extraction de matières premières et surtout les activités des entreprises forestières présentes dans la région.
« Cette zone est peu étudiée à cause des difficultés à accéder au terrain », explique Maxime Réjou-Méchain de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et auteur principal de l’article. « Grâce aux inventaires forestiers de 105 concessions forestières, on a pu changer d’échelle dans le jeu de données disponibles. En effet, l’exploitation forestière dans la région correspond à des coupes ciblées de quelques arbres à l’hectare mais les inventaires forestiers recensent plus largement les essences présentes sur les parcelles», ajoute-t-il.
Le rapport de l’UNDESA intervient à un moment où la contraction économique et les perturbations du commerce mondial et du commerce local continuent d’affecter la main-d’œuvre mondiale. Et les pays du bassin du Congo n’en font pas exception, car faisant partie des pays les plus vulnérables au changement climatique.
Selon une étude récente du Secrétariat du Forum des Nations unies sur les forêts, au sein de l’UNDESA, la pandémie a laissé les populations tributaires des forêts confrontées à des pertes d’emploi, une diminution des revenus et un accès réduit aux marchés et à l’information. Les femmes et les jeunes, en particulier, connaissent une contraction de l’emploi saisonnier.
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