Ce 5 juin le monde célèbre sous l’égide des Nations Unies la Journée Mondiale de l’Environnement, une occasion de faire le point sur les défis de plus en plus nombreux qui affectent l’environnement naturel de notre planète et de sensibiliser l’humanité pour une plus grande mobilisation tant au niveau des états et des gouvernements qu’à celui des collectivités locales et des individus afin de mettre en œuvre des actions concrètes qui pourront infléchir les tendances globalement négatives qui s’observent de plus en plus dans ce domaine.
Cette année, la Journée mondiale de l’Environnement a pour thème : « La lutte contre la pollution au plastique ».
Le Fonds Mondial pour la Nature, WWF en sigle, en collaboration avec l’USAID, saisit cette occasion pour sensibiliser la communauté nationale congolaise sur l’importance de la lutte que nous devons tous mener sans relâche contre la pollution causée par le plastique dans le monde.
En effet, l’utilisation du plastique à grande échelle remonte aux années 1950. Depuis cette époque, l’industrie du plastique a connu un essor fulgurant apportant à des millions d’humains les avantages indéniables de l’utilisation de cette matière qui a contribué par ailleurs au développement d’autres secteurs de l’industrie moderne. Cependant, ce développement a engendré des conséquences environnementales insoupçonnées au départ et dont on commence à entrevoir l’impact. Le plastique est aujourd’hui présent à chaque instant de notre vie quotidienne, en particulier sous la forme d’emballages qui s’accumulent sous forme de déchets dont le traitement se révèle aujourd’hui insuffisant ou inadéquat.
Jeté dans la nature, un simple sac de plastique dont l’utilité n’aura souvent pas excédé quelques heures, prendra des centaines d’années pour se désagréger. Mais avant, beaucoup de ces objets en plastique qui ne sont souvent ni collectés, ni recyclés se seront transformés en danger mortel pour des espèces animales terrestres et surtout maritimes. Des images récentes de tortues de mer qui ont confondu des sacs en plastique pour leur alimentation habituelle, d’oiseaux retrouvés morts avec leurs estomacs pleins d’objets en plastique, d’animaux marins empêtrés dans du plastique ont fait le tour du monde. Les plages et les rivières défigurées par l’amoncellement de bouteilles plastique sont devenues monnaie courante.
Dans un rapport publié en juillet 2017, des chercheurs ont déterminé que 8,3 milliards de tonnes de plastiques avaient été produites entre 1950 et 2015, parmi lesquelles 6,3 milliards de tonnes sont devenues des détritus très peu biodégradables. Seulement 9 % d’entre eux ont en effet été recyclés, 12 % ont été incinérés et 79 % se sont accumulés dans les décharges ou dans la nature, en particulier dans les océans et se retrouve dans la chaîne alimentaire.
Face à cette situation alarmante, l’Homme doit réagir pour essayer de réparer ces dégâts et rechercher urgemment des solutions pour gérer les déchets existants et développer des alternatives viables. La plastique a été une matière révolutionnaire qui a transformé de bien de façons la vie des hommes, mais il est désormais à la base d’une crise qui nous oblige à repenser radicalement nos habitudes de consommation et à adopter des modes plus responsable d’utilisation des ressources de la planète.
Réduire la quantité de plastique que nous utilisons est une première étape cruciale, et c’est pour cela qu’à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Environnement, les Nations Unies soutiennent une campagne de sensibilisation afin de progresser dans l’abandon des produits en plastique jetable, et à encourager les personnes à remplacer certains objets en plastique à usage unique du quotidien par des alternatives réutilisables.
Nous sommes conscients que la lutte ne peut prendre une seule forme ni s’exercer sur un seul front. L’implication de tous est donc indispensable.
Tout le monde devrait se poser la question de savoir ce qu’il ou elle peut faire concrètement pour aider à réduire la quantité de déchets rejetés dans la nature. Les secteurs de l’industrie doivent avoir le courage de se remettre en question et de considérer le bien-être des hommes et de la nature en même temps que leur recherche légitime du profit. Les politiques doivent pouvoir adopter des législations innovantes qui sans constituer des freins à la prospérité économique doivent assurer que celle-ci ait finalement du sens.
Aussi, en cette journée mondiale de l’environnement, le thème de la lutte contre la pollution au plastique choisi par les Nations Unies auquel s’associe le Fonds Mondial pour la Nature (WWF) rappelle à la conscience de tous le devoir de léguer aux générations futures un monde où elles ne devraient pas souffrir de nos actions irraisonnées d’aujourd’hui.
Si nous voulons être des citoyens éco-responsables, il nous faut nous mobiliser, sensibiliser nos familles et notre entourage sur l‘urgence de la question de la pollution au plastique. Encourageons l’utilisation d’emballages bio-dégradables ou recyclables ; rejetons le suremballage trop fréquent de nos jours et réapprenons l’utilisation des moyens simples d’autrefois pour faire nos courses, comme par exemple les paniers ou les sacs à usages multiples.
Aussi, l’éco-citoyenneté doit nous amener à interpeller les pouvoirs publics afin d’agir de manière concertée pour mettre en œuvre des solutions efficientes d’évacuation et de traitement des déchets. A ce titre, nous félicitons la récente décision du Gouvernement de la République démocratique du Congo de bannir les sachets plastiques non-biodégradables au 30 juin de cette année.
Nous n’avons donc pas le luxe de nous soustraire au devoir de laisser derrière nous un environnement sain.
Combattons la pollution plastique !