L’eau, une abondance incontrôlée au Congo

Sorry, this entry is only available in French. L’édition 2015 du Rapport des Nations Unies pour le développement mondial de l’eau, intitulé L’eau pour un monde durable, montre comment les ressources et les services de l’eau sont essentiels pour atteindre la durabilité mondiale. Mais l’Afrique centrale a une partie de cette ressource qu’elle ne contrôle […]

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L’édition 2015 du Rapport des Nations Unies pour le développement mondial de l’eau, intitulé L’eau pour un monde durable, montre comment les ressources et les services de l’eau sont essentiels pour atteindre la durabilité mondiale. Mais l’Afrique centrale a une partie de cette ressource qu’elle ne contrôle pas jusque-là : l’eau de ruissellement.

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Eau de ruissellement inondant un quartier résidentiel de Brazzaville

L’eau est au cœur du développement durable

Les ressources en eau et la gamme de services qu’elles fournissent, sous-tendent la croissance économique, la réduction de la pauvreté et la durabilité environnementale. De la sécurité alimentaire et énergétique à la santé humaine et de l’environnement, l’eau a été indiquée pour contribuer à l’amélioration du bien-être social, affectant les moyens de subsistance de milliards de personnes. Les progrès vers la réalisation de la plupart des objectifs de développement durable nécessitent une amélioration significative de la gestion de l’eau à travers le monde.

Dans la plupart des pays de la sous-région d’Afrique Centrale par exemple, il n’existe pas de circuit de collecte d’eau de ruissellement pour la traiter et la réutiliser à d’autres fins. La moyenne pluviométrique, au Congo, pour la dernière décennie se situe à 1629,14 mm et quand il pleut, malgré que l’eau s’infiltre dans le sol, les collecteurs se remplissent, les flaques d’eau prennent d’assaut certaines rues, et mettent trois à quatre jours pour sécher.

A–t–on déjà pensé à améliorer la gestion de l’eau chez nous dans ce sens ? Tenez, il n’est pas rare de croiser, dans nos villes, des jeux de jets d’eau dans des rondpoints, dans des places publiques, embellissant ces différents endroits. Il est de même pour l’eau qu’on utilise pour arroser les espaces verts des différents jardins publics, les stades, les jardins des édifices publics et même privés dans les villes. L’on est en droit de se demander où provient cette eau ? Est – elle issue d’un circuit particulier ? Ce circuit s’alimente – t – il par le système d’adduction d’eau qui alimente les différents ménages dans nos villes ?

Brice Bakala, Agent de la Société Nationale de Distribution d’Eau, évoluant au niveau du laboratoire de cette structure para étatique de Congo Brazzaville a dit « oui c’est de l’eau qui provient du circuit domestique. Mais il faut vérifier comment fonctionne le système ». Et comme pour avoir le cœur net sur les allégations de monsieur Bakala, nous avons abordé le chef plombier de la préfecture de Brazzaville, Jean Baptiste, que nous avions surpris en pleine séance de nettoyage de la piscine de jet d’eau de son institution qui nous a dit que « effectivement nous prenons cette eau du circuit domestique à partir de notre bâche à eau. Mais une fois dans la piscine, le circuit se boucle dans le fonctionnement avec les pompes immergées ».

En ces endroits l’eau n’est jamais en rupture alors que là où on a réellement besoin d’eau il en manque. Pour avoir de l’eau potable, les entreprises d’adduction d’eau investissent dans les produits de traitement de l’eau douce pompée des cours d’eau  pour garder la population en bonne santé l’épargnant des maladies hydriques de toutes sortes. Mais cette eau ne devait pas servir à entretenir les espaces et jardins publics. Voilà comment nos pouvoirs publics gèrent cette ressource dont on dit aujourd’hui être au centre du développement durable.

Entre temps, comme l’eau de ruissellement n’est pas recueillie à la suite d’une pluie, elle remplit les collecteurs puis les ruisseaux, les rivières et le fleuve pendant un temps et le cours normal des choses reprend. Mais on aura perdu cette quantité d’eau qui aurait pu servir à des fins utiles. Vous me direz qu’elle recharge la nappe phréatique. Oui ! Mais est – ce que toute l’eau qui tombe du ciel s’infiltre dans le sol ? Il est donc grand temps que l’on réfléchisse à comment capitaliser cette ressource.

Il existe bien des techniques que les pays situés sur la bande du tropique du cancer utilisent pour stocker l’eau de ruissellement. Le cas le plus patent dont nous avons conscience est celui du Mexique qui dispose d’un système de collecte d’eau de ruissellement et celui de traitement d’eau usée très développé. L’agriculture a besoin de cette eau. Une coopération bilatérale bien négociée suffirait pour bénéficier d’un transfert des technologies dans le domaine.

Si l’eau ne nous permet pas de rendre durable la vie, quoi d’autre pourrait – il le faire ? Depuis le départ, la vie ne tient qu’avec l’eau. Les scientifiques Américains sont allés jusqu’à donner l’origine de la vie à l’eau : « Si l’on considère ce rôle fondamental de l’eau dans l’apparition et le fonctionnement du vivant, on comprend mieux pourquoi les grands mythes fondateurs des différentes civilisations ont toujours fait de l’eau un élément central et reposent sur l’idée d’un océan primordial d’où ont jailli la vie et l’homme. Plus que jamais, l’eau, substance essentielle et insaisissable du vivant, mérite son statut symbolique si particulier et reste pour l’homme un extraordinaire objet d’étude et de fascination», écrit René TREGOUËT, sénateur honoraire, fondateur du Groupe de Prospective du Sénat – RT Flash.

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Face à la croissance démographique qui constitue de nos jours la pression la plus importante sur la ressource en eau, certains pensaient que la question de l’eau ne retient pas suffisamment l’attention de la communauté internationale: «elle n’est pas représentée par un organisme spécifique» malgré l’existence du partenariat mondial pour l’eau (GWP).

On ne prend toujours pas conscience que nous avons l’eau partout ; dans les fruits, les légumes, les objets que nous utilisons. On parle alors d’eau virtuelle. Cela représente la moitié de la consommation en eau des pays importateurs.

Il nous faut donc des stratégies. Déjà, dans son sixième document (2008) le GIEC souligne que « Les options d’adaptation conçues pour garantir un approvisionnement en eau dans des conditions moyennes et de sécheresse exigent l’intégration de stratégies aussi bien côté demande (recyclage de l’eau, des incitations économiques, etc.) que côté offre (augmentations de la capacité de stockage, du captage des cours d’eau et des transferts d’eau » et que « La gestion intégrée des ressources en eau fournit un cadre important pour l’élaboration de mesures d’adaptation au travers des systèmes socioéconomiques, environnementaux et administratifs à des échelles adéquates ».

L’eau de ruissellement n’est donc pas à exclure dans ces stratégies. Elle fait partie de la ressource puisque la ressource hydrique ou ressource en eau comprend, au sens large, toutes les eaux accessibles comme ressources, c’est-à-dire utiles et disponibles pour l’Homme et les écosystèmes, à différents points du cycle de l’eau.

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