La réserve du Dja risque de perdre son statut de patrimoine mondial de l’Unesco

D’ici 2018, si rien n’est fait, l’Unesco pourrait résilier son contrat avec le Cameroun sur cet espace. A l’origine, l’institution onusienne déplore la présence, autour de la réserve, des activités comme le braconnage, la déforestation pour des besoins agricoles et la construction des ouvrages. Le 6 mai 2017 dernier, il y a quelques semaines, des […]

D’ici 2018, si rien n’est fait, l’Unesco pourrait résilier son contrat avec le Cameroun sur cet espace. A l’origine, l’institution onusienne déplore la présence, autour de la réserve, des activités comme le braconnage, la déforestation pour des besoins agricoles et la construction des ouvrages.

Le 6 mai 2017 dernier, il y a quelques semaines, des affrontements ont été signalés dans l’arrondissement de Somalomo à quatre heures de route environ de Yaoundé, à quelques encablures de la Réserve du Dja. Ces incidents sont survenus suite au meurtre d’un présumé braconnier, natif de cette localité, ayant refusé d’obtempérer face aux éco-gardes en patrouille. En représailles, la base de l’Unesco a été incendiée et saccagée.

Cette situation conforte l’alerte a été donnée en septembre 2016 par l’Organisation non gouvernementale (Ong), Greenpeace sur ladite réserve. « L’Unesco échoue à protéger la Réserve du Dja au Cameroun exposée à de multiples menaces, y compris la plantation d’hévéa par la compagnie Sudcam», peut-on lire dans l’entame d’un article publié sur le site de l’organisation non-gouvernementale (Ong) Greenpeace dans cette même période. Cet article affirme que la réserve du Dja a été déclassifiée par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).

La cause, la voici : « La biodiversité du Dja est soumise à une forte pression depuis une décennie. Parmi les menaces identifiées par l’Unesco, on trouve le braconnage, la construction du barrage hydroélectrique de Mékin au nord de ses limites, la perspective d’un projet d’exploitation minière de nickel-cobalt actuellement détenue par Geovic à l’Est, et, surtout, le développement de la vaste plantation d’hévéa de la société Sud-Cameroun Hévéa (Sudcam) à quelques centaines de mètres de sa frontière occidentale », poursuit le document.

Mais, comme en 2015, Greenpeace, qui soutient ces déclarations, semble être allée plus vite en besogne. air max 2017 uomo

« L’Unesco n’a pas annoncé la disqualification de la réserve du Dja », tranche une source au ministère des Forêts et de la Faune (Minfof), précisément Hilaire Ndinga, le conservateur. « Nous sommes plutôt sereins ici », rassure-t-il.

A l’issue de la 40ème session du Patrimoine mondial tenue à Istanbul en Turquie en 2016, l’Unesco avait commis un rapport qu’il avait adressé au gouvernement camerounais via son ambassadeur. D’entrée de jeu, ce rapport n’annonçait pas le retrait du statut de patrimoine mondial de l’Unesco à la réserve de biosphère du Dja. « (…) le Comité demande à votre Etat partie (le Cameroun (Ndlr)) de soumettre d’ici le 1er décembre 2017 un rapport actualisé sur l’état de conservation de ce bien (…) », découvre-t-on dans le document adressé à l’ambassadeur du Cameroun auprès de cette institution onusienne. Dans ce rapport, l’Unesco loue les efforts du Cameroun qui, depuis 2014, n’a plus délivré de permis minier dans la zone et lutte contre le braconnage.

Mais en nuançant, l’Unesco relève des inquiétudes concernant l’absence d’évaluation environnementale stratégique et sociale des projets autour de la réserve, tels que le barrage de Mékin et la déforestation autour de la réserve du Dja, comme le fait la société Sudcam.

A cela le ministère des Forêts et de la Faune répond : « Le barrage de Mekin est situé à au moins 100 km de la réserve ainsi que le site de la plantation de Sudcam», étaye un responsable qui n’a pas voulu être cité. sac a dos kanken Et de poursuivre, pour expliquer pourquoi l’on ne peut pas interdire l’exploitation forestière au Cameroun : « La gestion de la forêt est très complexe. Nike Air Presto Uomo

La levée des coupes de bois dans les unités forestières d’aménagement (Ufa), a été expérimentée à Lomié, dans la région de l’Est notamment. Mais aucun contrat de crédit carbone n’a été signé. Ce qui signifie que ces notions ne sont pas encore dans nos mœurs.»

La réserve du Dja, étendue estimée à près de 526.000 ha, jouit toujours de son statut de patrimoine mondial de l’humanité, du moins jusqu’en 2018. Seulement, il convient de souligner, et ceci est reconnu au ministère des Forêts et de la faune, que l’entretien des réserves et parcs nationaux restent problématique au Cameroun. Ceux-ci sont souvent la cible des braconniers, des agro-industries animées par le goût du bois et des animaux, des exploitations artisanes de mines.

Ceci pose globalement le problème de l’exploitation illégale de la forêt qui est l’activité de prédilection de tous ceux qui la côtoient. C’est d’ailleurs cette situation qui explique les nombreuses réserves des défenseurs de l’environnement sur la stratégie Réduction des émissions des gaz dues à la dégradation et à la déforestation (Redd+) proposée par le Cameroun dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques.

Le gouvernement publie chaque trimestre le sommier des infractions

En effet, c’est dans cette zone du pays (Sud-est) que le Cameroun a choisi de mettre en œuvre son projet Redd+. « Arrêtons-nous simplement sur les zones retenues pour l’implémentation des projets. air max 1 femme Nous avons le Centre, le Sud et l’Est. Ce sont des zones qui abritent des grands projets soit dans le secteur agricole, soit le secteur minier ou encore la construction des grands ouvrages comme les barrages. Comment va-t-on préserver la forêt dans ces conditions ? », s’interroge Eric Essomba, défenseur de l’environnement. Surtout que, relève-t-il, Il n’y a pas assez de synergie entre les différents secteurs concernés dans les diverses activités de développement que mène le Cameroun pour son émergence.

Samuel Nguiffo, secrétaire exécutif du Centre pour l’environnement et le développement (Ced), pense la même chose. Lui qui n’est pas contre le développement et l’émergence du Cameroun, suggère que l’on « prenne le juste milieu ». Par juste milieu, cet environnementaliste entend, des lois qui tiennent compte du contexte actuel. En réalité, avec les textes (code minier de 1994 et loi forestière de la même date, entre autres) en vigueur, l’exploitation minière, par exemple, n’est pas interdite dans une aire protégée alors que par le même temps, la coupe du bois et la chasse y sont proscrites.

Tout un désordre qui impacte sur les populations locales comme les 40.000 âmes (d’origine) qui peuplent les environs de la réserve du Dja, selon des estimations faites en 1988, juste une année après la sa désignation comme patrimoine mondial de l’humanité. Cette population rejointe chaque jour par des allogènes (venant d’autres régions du Cameroun et du monde) attirés par les richesses du Dja et ses environs. Fjallraven Kanken Big UK Les activités de ces allogènes ne cadrent pas avec celles des populations autochtones du Dja qui pratiquent essentiellement la petite agriculture et la chasse pour leur subsistance, sans grand impact sur l’environnement.

Le gouvernement publie chaque trimestre le sommier des infractions, liste des auteurs d’exploitation illégale de la faune et de la flore des forêts. Pour celui de juillet 2016 où 124 entreprises traînées en justice attendaient le verdict, l’activité des aires protégées est parmi les infractions fortement incriminées. Nike Air Mag Seulement, Sudcam cité par Greenpeace et l’Unesco n’est pas parmi celles-ci. Une raison pour Greenpeace et d’autres protecteurs de l’environnement de penser qu’il s’agit d’une affaire de « gros poissons. »

« Le cas Sudcam est une illustration parfaite des problèmes de la gouvernance forestière. Sudcam est une compagnie à capitaux Singapouriens, chinois et camerounais qui détient une concession pour le développement d’une plantation d’hévéa de près de 50000 hectares dans le sud du Cameroun. ADIDAS PURE BOOST

Il se trouve que l’attribution de cette concession pose problème car elle n’obéit pas à la réglementation camerounaise », avoue Eric Essomba.

Il renchérit en expliquant que : « Tout d’abord, le processus d’attribution de cette concession a été réalisé de façon opaque avec pour preuve que le projet se trouve en plein dans le domaine national ou un tel projet n’est pas censé être localiser. Air Jordan 8 (VIII) Ceci entache la légalité de ce projet agro-industriel. Mens Air Jordan 5 Par ailleurs, ladite concession jouxte une zone de conservation, classée patrimoine mondial de l’Unesco, la Reserve du Dja». La mise en œuvre de ce projet représente une menace potentielle pour la biodiversité florale et faunique exceptionnelle que cette réserve abrite.

Et, cette situation pourrait ternir la réputation du Cameroun au niveau international car cela démontre que notre pays ne respecte pas ses propres engagements en matière de lutte contre la déforestation et de préservation des écosystèmes naturels », avertit le défenseur de l’environnement. Il souhaite donc que l’on s’attaque à ces problèmes à la racine et aux niveaux local, régional et national, sinon le Cameroun aura de plus en plus de mal à exporter son bois car des marchés importants pour le bois camerounais tels que l’Union Européenne sont en train de renforcer leur législation en matière d’importation du bois de source illégale. Des premières sanctions ont d’ailleurs été prononcées il y’a peu à l’endroit d’importateurs de bois véreux.

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